Les dessous (pas si glamour) des contrats avec les grands groupes !

Ah, les grands groupes ! Ces noms qui font rêver, qui brillent sur votre CV et qui, selon la légende urbaine du consulting, devraient vous ouvrir toutes les portes. Laissez-moi vous conter une petite histoire sur ces géants du CAC 40 et leurs cousins internationaux, une histoire qui pourrait bien faire grincer quelques dents et déclencher quelques rires jaunes.

Imaginez la scène : vous venez de décrocher un contrat avec MégaCorp International. Vous êtes aux anges, persuadé que votre carrière va décoller comme une fusée SpaceX (en espérant qu’elle n’explose pas en vol, cela dit). Vous vous voyez déjà nager dans une piscine de contrats, les clients se battant pour s’offrir vos services. Après tout, si MégaCorp vous a choisi, c’est que vous êtes le meilleur, non ?

Eh bien, peut-être que vous vous bercez d’illusions. Permettez-moi de vous ramener à la réalité.

Première désillusion : vos futurs clients potentiels s’en moquent comme de leur premier PowerPoint. À moins qu’ils ne travaillent déjà avec MégaCorp ou qu’ils soient dans le même secteur, votre référence prestigieuse aura à peu près autant d’impact qu’un post-it sur le bord de leur écran de bureau. « Oh, vous avez travaillé pour GigantoCorp ? C’est formidable. Maintenant, parlons de nos problèmes à nous, petite PME du coin. »

Mais attendez, ce n’est que le début de vos aventures dans le monde merveilleux des multinationales. Préparez-vous à découvrir le labyrinthe kafkaïen de leurs processus internes. Vous pensiez que votre contrat était signé et que vous alliez pouvoir commencer ? Que vous êtes naïf !

Voici venir le service Achats, ce Cerbère moderne gardien des portes de l’enfer bureaucratique. Ils vont disséquer votre offre, prétendre avoir trouvé mieux, moins cher, plus rapide. Où ça ? Ah, çà ils ne peuvent pas vous le dire, déontologie oblige.

Vous pensiez être payé à la commande ? Quel douce rêveuse vous faites. Préparez-vous à découvrir la joie des « 60 jours fin de mois ». Mais attention, pas 60 jours à partir de votre prestation, non, ce serait trop simple. 60 jours à partir de la réception de votre facture. Et quand sera-t-elle reçue ? Ah, ça, c’est le grand mystère.

Peut-être que votre facture se perdra dans les méandres de leur plateforme de facturation électronique, un chef-d’œuvre d’ergonomie conçu apparemment par un stagiaire sadique fan de jeux d’énigmes. Ou peut-être atterrira-t-elle sur le bureau de Gérard, le comptable qui part toujours en vacances au moment crucial. À moins qu’elle ne soit engloutie par le trou noir qui semble exister dans chaque service comptable des grandes entreprises.

Et n’oubliez surtout pas le numéro de commande sur votre facture ! Sans lui, votre document a à peu près autant de chances d’être traité qu’un morse d’être admis à Polytechnique. Ce numéro sacré, gravé dans le marbre de leur ERP, est la clé de voûte de tout le système. L’oublier, c’est condamner votre facture à errer pour l’éternité dans les limbes administratifs.

Mais ne vous inquiétez pas, si après deux mois vous n’avez toujours pas vu la couleur de votre argent, vous pouvez toujours appeler le service comptabilité. Préparez-vous à une expérience téléphonique digne des meilleurs standards de la fonction publique un lendemain de grève. « Ah, votre facture ? Non, je ne la vois pas. Vous êtes sûr de l’avoir envoyée ? Peut-être devriez-vous réessayer. Ou alors c’est peut-être Jean-Michel qui s’en occupe, mais il est en arrêt maladie. Je peux prendre un message si vous voulez. »

Et n’oublions pas les clauses contractuelles. Vos conditions générales de vente ? Elles viennent d’être pulvérisées par leur bulldozer juridique : leurs conditions générales d’achat. Bienvenue dans le monde merveilleux où vous êtes responsable de tout, y compris probablement du réchauffement climatique et de la disparition des abeilles.

Alors, toujours aussi excité à l’idée de travailler avec ces géants de l’industrie ? Ne vous méprenez pas, ces contrats peuvent être très lucratifs… et là je parle d’expérience. Certains contrats peuvent représenter 100 000 € à 200 000 €. Vous allez être bookés sur 12, 18 ou 24 mois. Et finalement, ils sont excellents pour votre ego.

Considérez cela comme une expérience formatrice. Après tout, si vous survivez à ça, travailler avec une PME locale vous semblera aussi simple que de faire du vélo. Avec des petites roues. En descente.

En attendant, gardez le sourire, continuez à prospecter, et peut-être, un jour, vous regarderez en arrière et rirez de ces péripéties. Ou vous pleurerez. Ou les deux. Probablement les deux.

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